Et si nous prenions le temps de découvrir le monde et d’observer, de toucher, de sentir… En observant les jeunes enfants, on peut les voir alterner entre une activité autonome de jeux et des moments d’inactivité durant lesquels l’adulte pense que l’enfant ne fait rien. Mais que fait réellement l’enfant lorsqu’il « ne fait rien » ? Quelle place les adultes peuvent-ils avoir dans ce « rien faire » ? Quel est l’intérêt de la slow pédagogie ?
Qu’est-ce que l’atelier du rien ?
L’idée est de ne rien proposer au jeune enfant, mais de le laisser découvrir le monde qui l’entoure. On retire les jeux dits éducatifs, la stimulation de l’adulte, le demande de produire et on observe l’enfant jouer, inventer et se développer avec ce qui l’entoure et les autres enfants. Une table peut alors se transformer en tunnel, un coussin en cheval… L’enfant développe son imaginaire.
Les bienfaits de la slow pédagogie pour l’enfant :
- La découverte du monde qui l’entoure : ces ateliers permettent aux enfants de découvrir le monde sans l’aide des adultes, sans jeux dits « éducatifs », et permettent le développement de l’observation.
- Développement de l’imaginaire : sans stimulation extérieure, l’enfant doit s’inventer un jeu seul ou à plusieurs.
- Favorise les relations : sans objet de conflit, les enfants vont plus facilement « jouer ensemble ». La relation à l’adulte sera également différente puisque rien n’est attendu de l’enfant, aucun enjeu productif.

Les bienfaits de la slow pédagogie pour les professionnels :
- Ces ateliers permettent de se recentrer sur les besoins et le développement des enfants.
- L’observation sans être dans l’action est essentielle pour questionner les pratiques et les postures.
- Les professionnels sont disponibles, à l’écoute ce qui va permettre de réels échangent : paroles, regards, sourires …
La slow pédagogie : une expérience en crèche
80% des crèches Génevoises ont expérimenté ces ateliers du rien en enlevant toute stimulation (jouets, matériel) et parfois même en ôtant tous les meubles de la pièce. Une seule règle : « on fait pas mal, ni à soi, ni à l’autre ».
Les enfants sont parfois dans un premier temps surpris, perdus, puis très vite la découverte s’installe. La découverte de l’espace en criant, courant, touchant le sol et les murs de la main, de la joue … Puis le temps des échanges commence, les interactions sont neutres, moins conflictuelles puisqu’aucun « objet » n’est convoité en même temps.
Et à la maison ?
Rien de plus simple ! On range les caisses de jouets et les livres et on laisse l’enfant créer des jeux avec les objets du quotidien. On se positionne à hauteur de l’enfant et on observe en attendant le moment de l’interaction et de l’entrée dans son jeu.

Article écrit par Cécile Vaugon – Directrice aux Coloriés