L’enfant est un petit Homme en construction qui commence a appréhender le monde autour de lui au travers des sens.
Quand il naît, il ressent les choses via l’ouïe. La vue se développe par la suite et s’affine petit à petit. Il a également l’odorat qui lui permet de reconnaître l’odeur familière et rassurante de sa maman et de son papa. Et le goût au travers de l’alimentation et les premières grimaces qui vont avec. Mais le sens qui reste primordial pour l’enfant c’est le touche, car il découvre tout grâce à lui. D’où l’intérêt de se salir !
Au quotidien, les a priori, la peur du jugement et les injonctions des adultes brident les actions des enfants dans leur démarche de découverte. Les interruptions de jeux, de découvertes, de manipulations sont autant de freins dans le développement du jeune enfant, qui a besoin de tout cela pour bien appréhender ce qui l’entoure. C’est une nécessité pour apprendre des bases telles qu’identifier le chaud, le froid, le sec, le mouillé, le dur, le mou et beaucoup d’autres sensations qu’ils ne peuvent explorer que par le tactile.
Comment avez-vous appris à différencier ce qui est doux de ce qui est rugueux ? En le touchant !
Les terminaisons nerveuses que le corps humain possède sur toute la surface de la peau nous servent à sentir, ressentir. C’est grâce à elles que les jeunes enfants s’approprient à la fois leur environnement mais également leur schéma corporel. En mettant en contact les parties de son corps avec la matière, l’enfant prend conscience des limites de celui-ci, c’est ainsi que dans son développement psychomoteur, il saura identifier chaque partie de son corps. C’est un éveil corporel.

Un autre point important est que, par ces moments de découverte sensorielle, l’enfant entre en contact avec diverses bactéries (les bactéries peuvent être bonne. Si, si!) et renforce donc son système immunitaire, car son organisme apprend à vivre avec ces bactéries. Le jour où il sera en contact avec une mauvaise bactérie, le corps saura faire la différence et la combattre.
Nos esprits d’adultes sont dans le contrôle et l’anticipation et nous restreignons les enfants dans leurs découvertes car nous pensons « trop ». Avant d’interrompre un enfant, posons-nous les bonnes questions ! Est-il gêné par le sable qui se faufile dans ses chaussettes ? Est-ce grave qu’il s’éclabousse avec une flaque d’eau, s’il expérimente l’effet de propagation ? Est-ce grave qu’il y ait une tâche d’herbe ou de terre sur son pantalon, s’il découvre le mini monde des insectes, regarde une fleur éclore ou observe l’effet du vent sur les brins d’herbe ?
Finalement, un enfant ne se salit pas, il vit !
Aux Coloriés, les enfants se salissent !

Un enfant qui manipule, qui se salit, est un enfant qui commence ses apprentissages. Ceux de la vie, des sciences, de la nature, etc… Ce sont les prémices des enseignements scolaires qu’ils approfondiront par la suite.
Aux Coloriés, nous mettons un point d’honneur à ce que les enfants s’ouvrent à leur environnement, à la nature et à l’art. Ces deux piliers sont présents dans notre projet pédagogique car ils répondent aux besoins de l’enfant qui s’initie au jardinage, à l’étude de la biodiversité (faunes et flores), qui découvre les couleurs, les matières, qui expérimente les mélanges de textures, de couleurs.
L’enfant prend confiance en lui en multipliant les expériences et augmente son estime de soi. Il est important que l’adulte puisse accompagner cela. Un enfant qui se salit stimule sa curiosité et encourage sa créativité.
Article écrit par Céline MEGALOPHONOS – Directrice aux Coloriés